06 • 28 mai 2017
Depuis plus de 20 ans, afin de favoriser les échanges et le dialogue entre les créateurs d’aujourd’hui et l’art concret, l’eac. propose une résidence de travail à des plasticiens, danseurs et auteurs.
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Héritier d'un siècle de peinture abstraite géométrique, il se détache du medium traditionnel faisant de la peinture sans peinture, préférant à la toile sur chassis, la pratique de l'installation. Dans ses interventions in situ, Julien Alins dresse l'inventaire et isole les éléments constitutifs de cette tendance construite que sont la ligne, le signe, le motif de la grille pour proposer un nouveau regard sur l'espace qu'il investit.
Leitmotiv'
Du 06 au 28 mai 2017, Julien Alins présente Leitmotiv' au niveau -1 de la donation Albers Honegger, ensemble de projets développés pendant sa résidence à l’eac. en 2016.
Au bas de l’escalier, l’œuvre murale Peinture calendaire est un work in progress. Jusqu’au 28 mai, chaque matin et chaque soir, une case de cette grille est peinte avec une peinture périmée, par l’artiste ou par un membre de l’équipe de l’eac. En proposant
ce protocole d’activation qui permet d’observer l’évolution du matériau, Julien Alins rend compte ici du temps qui passe sur le medium même de la peinture.
Les deux autres wall-paintings Ternaire #1 et Ternaire #2 de cette première salle jouent d’une même trame géométrique et peuvent se lire en miroir selon l’axe formé par l’angle des deux murs sur lesquels ils sont peints. Seule variation : la couleur qui n’est pas appliquée dans les mêmes zones.
Pour l’œuvre située à gauche, la peinture est appliquée à l’intérieur des scotchs de masquage alors qu’elle recouvre les zones à l’extérieur des scotchs dans celle de droite.
Ternaire #3 exprime aussi l’intérêt de Julien Alins pour le process. Les deux panneaux reprennent le motif (ou pattern) des wall-paintings de la salle 1 à la différence qu’ici la peinture n’a pas été terminée et l’accrochage a été arrêté en cours d’élaboration. Les cloisons placées en accordéon aux lignes diagonales des deux salles sont traitées de deux manières différentes. Sur les premières Nord (salle 2), la peinture est appliquée à l’aide de scotch de masquage, ce dernier, une fois ôté, est replacé sur les intervalles laissés vides par le passage de la peinture.
Pour les secondes Sud (salle 3), la cloison est peinte à l’aide d’un cadre de sérigraphie constitué de soie synthétique. Grâce à une pâte photosensible, le cadre agit comme un pochoir. Le motif des cloisons et son ordonnancement crée un rythme dans l’espace guidant le spectateur. La « matrice » de cette pièce est présentée en arrière - plan de la seconde cloison.
Dans cette dernière salle, sont également présentées des sérigraphies déclinant les rayures diagonales chères à l’artiste. Celles-ci reprennent toujours la largeur des bandes de scotch, le matériau agissant comme un cadre dans le processus de création. La rigueur géométrique de ces compositions est parfois malmenée par un geste plus expérimental au profit d’une nouvelle dynamique propre à cette série.
Né en 1985, Julien Alins vit et travaille à Toulouse. Il co-fonde les ateliers du collectif IPN à sa sortie de l'Institut supérieur des Arts de Toulouse. Oscillant entre projets collaboratifs et pratique artistique personnelle, son travail fait l’objet de diverses expositions collectives.
Après une première intervention en avril 2016 dans le cadre des Visiteurs du Soir, Julien Alins a proposé le projet collaboratif Extended Play d’octobre à décembre. L’artiste a invité successivement 5 artistes : Alexandre Atenza, Emma Cozzani, Chad Keveny, Katharina Schmidt et Christian Vialard, afin de partager avec chacun d'entre eux un temps de résidence collaboratif créant des dialogues autour de leurs pratiques respectives de la peinture.
Julien Alins a participé en juin dernier à Meeting#3, exposition anniversaire des 10 ans de Lieu-Commun (Toulouse) avec un nouveau volet de son projet Extended Play.