16 décembre 2015 • 10 janvier 2016
Depuis plus de 20 ans, afin de favoriser les échanges et le dialogue entre les créateurs d’aujourd’hui et l’art concret, l’eac. propose une résidence de travail à des plasticiens, danseurs et auteurs.
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Le travail du Connectif KKF/Keskon Fabrique se fonde sur le ramassage et le détournement de matériaux bruts, devenus inutiles, en vue de leur donner une seconde vie, et de changer le regard du spectateur sur ce qui l’entoure.
La rencontre avec la matière, née du hasard et de l’inspiration, guide les artistes qui naviguent entre l’art et le design. De la danse avec l’objet naît l’orientation d’une production entre ces deux champs de création, qui
s’imbriquent et s’influencent, en questionnant la limite entre les disciplines.
La matière, au cœur de la réalisation, conservée dans son aspect brut comme trace de l’histoire de l’objet, entre dans des compositions audacieuses et singulières qui en révèlent l’âme et l’esthétisme.
Le B.A. BA du KKF
Plongés dans l’univers esthétique de l’abstraction géométrique, les artistes ont été sensibles à la force de la couleur, aux jeux des lignes et des volumes et aux phénomènes de vibration et de répétition. En écho à ces caractéristiques, ils ont ainsi conçu quatre œuvres de grand format, à partir de matériaux trouvés sur place et dans des chantiers et entreprises de Mouans-Sartoux.
Les quatre titres respectifs : Les baguettes, Les portes, Les colonnes jaunes et Les alvéoles, que le connectif a choisi de réduire sobrement à une fonction descriptive, font écho aux principes du Manifeste de l'Art Concret (1930).
Les plasticiens du KKF ont également réalisé deux vidéos illustrant l'identité du connectif et notamment son esprit de dérision.
En revisitant la collection de la Donation Albers-Honegger, le connectif KKF opère un travail expérimental d'adaptation appliqué ici à une collection et un mouvement de l'histoire de l'art.
Né en 2011, le connectif KKF/ KESKON FABRIQUE se compose des artistes David Galimant et Nicolas Pennaneac’h, ainsi que Marie Nicola à la coordination.
La création artistique du KKF, issue des trouvailles de la rue, entre en lien direct avec son époque, tant dans la démarche que dans les objets trouvés, et répond au défi systématique de « partir de rien et construire ! ». C’est sur ce principe qu’ils travaillent leurs sculptures, installations, tout autant que leurs photographies, réalisées lors d’« apér’artistes », shootings performatifs de mises en scènes improvisées.
Les artistes conçoivent ainsi des pièces et des univers atypiques, immédiats, revendiquant une proximité de lecture avec le public. Le changement de regard auquel le connectif KKF invite fait partie de sa démarche artistique : il induit une interaction avec le spectateur, qui en entrant directement dans la proposition peut révéler sa propre dimension créative. L’originalité de cette approche humaine participative contribue à définir un nouveau rapport à l’art, simplifié et réintégré dans la vie.
Invitant à une aventure artistique et humaine, le KKF se définit comme un « connectif », par le travail « collectif » des deux artistes, David Galimant et Nicolas Pennaneac’h, de Marie Nicola, chargée de projets et d’écriture, et de trois autres membres, et par la «connexion » recherchée entre l’art,
les gens et le quotidien.
Le nom Keskon Fabrique vient lui-même de la rue, à la fois source d’inspiration et lieu d’investigation, avec les passants s’interrogeant, devant l’atelier du 3 rue Molière (Nice nord), « Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent ? » !