01 avril • 05 novembre 2017
Vernissage le samedi 1er avril à 11h
Commissariat : Fabienne Grasser-Fulchéri, assistée de Claire Spada
Autour de l'exposition, l'Espace de l'Art Concret organise plusieurs rendez-vous : visites guidées, projections et visites parents/enfants.
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Une coproduction de Mécènes du Sud Aix-Marseille
Avec le soutien de
fondation suisse pour la culture Prohelvetia
Partenariats médias
La Strada Magazine
Agora fm
Les Inrocks
Le vernissage de l'exposition bénéficie du soutien de
Château Sainte Roseline
Le projet des artistes Olivier Mosset et Jean-Baptiste Sauvage se déploie sur plusieurs années. Mécènes du sud Aix-Marseille qui réunit 45 entreprises s’associe à l’eac. pour coproduire cette exposition qui interroge les différents champs de productions des signes relevant tout autant de la publicité et du graphisme que de la peinture et de l’architecture.
En écho à son travail de peintures in situ, l’artiste marseillais Jean-Baptiste Sauvage a associé Olivier Mosset à ce projet multiple, fruit d’affinités artistiques et d’envies communes de peinture.
En 1967, le lancement de la marque Elf sur le territoire français a donné lieu à une campagne publicitaire inédite : pendant 15 jours des ronds rouges de plusieurs mètres de diamètre étaient visibles aux abords ou sur les futurs emplacements des 4 200 stations-service de cette nouvelle marque. Olt était le nom de substitution à Elf pour effectuer les différents essais graphiques.
Le projet des deux artistes relève d’une archéologie contemporaine. Partant à la recherche des vestiges encore existants de cette campagne publicitaire, les deux artistes interrogent les protagonistes du projet originel (Jean-Marc Chaillet, directeur communication de la marque à l’époque et Alain Boisnard, réalisateur d’un flm publicitaire), archivent et réalisent des peintures in situ sur une station-service près de Valence puis une autre sur la nationale 7 axe routier historique vers la Méditerranée.
L’Espace de l’Art Concret est un centre d’art doté d’une collection d’art abstrait, unique en France, la Donation Albers-Honegger. Cette dernière, classée Trésor national, réunit plus de 600 œuvres sur un siècle de création représentant les différents courants de l’abstraction géométrique. La collection permanente compte plusieurs œuvres d’Olivier Mosset, notamment un Cercle noir de 1969.
Cette œuvre appartient à la série historique peinte par l’artiste entre 1966 et 1974. L’artiste peint au centre d’une toile blanche de 100×100cm, un cercle noir parfaitement neutre, dont la présence énigmatique fait percevoir comme peinture un objet visuel minimal. Huit ans durant, Olivier Mosset reproduit, quelque deux cents fois ce cercle, questionnant ainsi les notions d’originalité et d’unicité liées à l’œuvre d’art. Répété de toile en toile, ce cercle prend valeur de logo, renvoyant, au-delà de la réalité visible des peintures, à la présence invisible du peintre. Avec ses cercles noirs peints au centre d’une toile blanche carrée, Olivier Mosset donne sa version du degré zéro de la peinture, ambition affchée du groupe BMPT (Daniel Buren, Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni) dont le manifeste « Nous ne sommes pas peintres» est contemporain de la campagne d’Elf Les ronds rouges arrivent.
Jean-Baptiste Sauvage travaille quant à lui depuis quelques années sur une série de peintures dans l’espace public. Il questionne la force de la peinture publicitaire en tant que signal: disque blanc sur un carré rouge, disque jaune sur fond bleu… Ses réalisations prennent place dans différents lieux, qu’ils soient institutionnels comme la palissade de Niek van de Steeg à Lyon, ou dans l’espace urbain à Marseille et Los Angeles.
Ainsi, le projet Olt s’inscrit tout autant dans une relecture de l’abstraction que dans une réflexion plus large englobant différentes pratiques telles que : peinture, graphisme, design et architecture… réflexion propre à la philosophie de l’Art concret.
Il apparaît donc logique que l’eac. accompagne ce projet dont l’exposition mettra en lumière ses aspects protéiformes. Ainsi seront présentés des archives originales (photographies, esquisses, documents), de même que des vestiges de la campagne publicitaire (stations-service réhabilitées et transformées en lieu d’habitation, traces des peintures…). Ces éléments feront écho à des œuvres historiques et récentes d’Olivier Mosset mais aussi aux wall-paintings que réalisera Jean-Baptiste Sauvage dans les espaces du Château. L’exposition mettra en perspective ces multiples allers-retours entre les différents champs de production des signes entre 1967 et 2017.