Chaque vendredi, un membre de l’équipe de l’Espace de l’Art Concret vous fait découvrir une œuvre présente dans les expositions en cours.
vendredi 02 avril
Aujourd’hui, Octave Juin, stagiaire à l'eac., partage avec vous l'œuvre de Jean Arp,Constellation « selon les lois du hasard », présentée dans l'exposition L'atelier Arcay Passage...
Si c'est la sérigraphie "Constellation" de Jean Arp qui a tout particulièrement retenu mon attention, c'est à cause de cette simplicité dans l'association entre les formes et les couleurs. Il y a une invitation au voyage et à la poésie, qui se dégage des formes abstraites qui composent l'œuvre.
Cette abstraction, si présente dans les productions plastiques de l'artiste, me permet en quelques instants de m'adonner à la rêverie.
Membre fondateur de Dada, Jean Arp garde dans ses collages et essais graphiques la marque des expérimentations dadaïstes. Dès 1915, il donne une orientation abstraite à ses recherches dans lesquelles il privilégie déjà les formes souples et affiche un intérêt marqué pour le hasard. Jean Arp refuse la ligne droite, cherchant à définir des formes qui paraissent issues d’une nécessité ou d’une croissance purement interne, comme si l’artiste ne faisait que les aider à se révéler. Les formes semblent alors évoquer les métamorphoses du vivant.
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Vendredi 26 mars
Aujourd’hui, Fanny Hermeline, stagiaire à l'eac. partage avec vous l'œuvreHommage à Monet de Vera Molnar, présentée dans l'exposition dédiée à l'artiste : Pas froid aux yeux.
Ce qui m'interroge dans cette œuvre de Vera Molnar, c'est peut-être le fait que sans même lire le titre, on puisse déjà y voir un écho à l'œuvre de Claude Monet. Cette réinterprétation à la fois simple et subtile par les couleurs choisies ainsi que les formes minimalistes employées nous renvoie de manière efficace au coup de pinceau de cet artiste impressionniste.
Née en Hongrie en 1924, installée en France depuis plus de 70 ans, Vera Molnar est une figure incontournable de l’abstraction géométrique dans laquelle elle s’inscrit depuis la fin des années 1940. Pionnière dans le domaine des arts numériques, Vera Molnar conjugue séries et combinatoires. À l’aide de règles simples, les motifs sériés se répètent, se décalent, s’altèrent. Lignes, formes, courbes, entrelacs, couleurs se déploient ainsi à l’infini, sur de multiples supports.
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Vendredi 19 mars
Aujourd’hui, Christine Jouffroy, médiatrice - chargée du fonds documentaire partage avec vous l'œuvre U Pictures de Vera Molnar, présentée dans l'exposition dédiée à l'artiste : Pas froid aux yeux.
Dès 1968, Vera Molnar utilise l'ordinateur comme un outil rapide et efficace mais qui n'exerce aucune fascination technologique sur elle. Elle écrit : "il ne sait ni rêver, ni imaginer, ni inventer" et j'aime cette idée. Son immense capacité combinatoire est un atout mais c'est toujours l'œil et la sensibilité de Vera qui vont guider ses choix toujours tournés vers une profonde recherche d'harmonie.
J'ai choisi une œuvre très récente de 2020, transposition d'une œuvre sur une tapisserie de laine. Elle est basée sur la répétition d'une simple lettre de l'alphabet, le U. Élémentaire par sa géométrie et si riche de combinaisons par la multiplicité des positions de la lettre. Il y a une inversion progressive de la couleur entre le fond et la forme.
Née en Hongrie en 1924, installée en France depuis plus de 70 ans, Vera Molnar est une figure incontournable de l’abstraction géométrique dans laquelle elle s’inscrit depuis la fin des années 1940. Pionnière dans le domaine des arts numériques, Vera Molnar conjugue séries et combinatoires. À l’aide de règles simples, les motifs sériés se répètent, se décalent, s’altèrent. Lignes, formes, courbes, entrelacs, couleurs se déploient ainsi à l’infini, sur de multiples supports.
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Vendredi 12 mars
Aujourd’hui, Alizée Cuny, stagiaire à l'eac. partage avec vous l'œuvre Lettres de ma mère de Vera Molnar, présentée dans l'exposition dédiée à l'artiste : Pas froid aux yeux.
Dans l’exposition "Vera Molnar • Pas froid aux yeux", j’ai été très intriguée par le travail que l’artiste a réalisé autour des lettres que lui écrivait sa mère. Inspirée par l’écriture manuscrite maternelle qu’elle trouvait extrêmement belle, Vera Molnar la simule par ordinateur.
À fur et à mesure que le temps passe, l’écriture si régulière dans les premières lettres devient de plus en plus saccadée, nerveuse et agitée. L’œuvre que j’ai choisie se démarque par son format qui lui permet de retranscrire l’évolution du style de l’écriture de sa mère pendant leur dialogue épistolaire.
Sur ce rouleau de papier on peut observer dix lettres dont la régularité devient de plus en plus chaotique. J’aime beaucoup l’idée que l’état d’esprit de sa mère puisse transparaître au travers du rythme et de la forme de ses écritures et non par les propos de ses lettres.
Née en Hongrie en 1924, installée en France depuis plus de 70 ans, Vera Molnar est une figure incontournable de l’abstraction géométrique dans laquelle elle s’inscrit depuis la fin des années 1940. Pionnière dans le domaine des arts numériques, Vera Molnar conjugue séries et combinatoires. À l’aide de règles simples, les motifs sériés se répètent, se décalent, s’altèrent. Lignes, formes, courbes, entrelacs, couleurs se déploient ainsi à l’infini, sur de multiples supports.
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Vendredi 05 mars
Aujourd’hui, Sabrina Lahreche, médiatrice pédagogique chargée du public à besoins spécifiques à l'eac., partage avec vous l'œuvre de Olivier Filippi, Guruguru (01, 02, 03, 04, 05), présentée dans l'exposition Passage...
L'artiste Olivier Filippi réalise une œuvre originale avec la collaboration de l'atelier Arcay pour l'exposition "Passage..." présentée au niveau -1 de la Donation Albers-Honegger. Ce qui est notable dans cet ensemble, c'est à la fois le trait de ressemblance et la différence qu'il existe entre ces cinq sérigraphies.
Les éléments opérants, identiques de l'œuvre sont la spirale et l'ensemble des trois couleurs. Leur répétition, elle, donne un rendu hétérogène de l'une à l'autre. "Guruguru", le titre de cette série, fait partie de ces onomatopées qui ne transcrivent pas un son mais plutôt un mouvement traduit par tourner en rond.
Le regard capté par la spirale en surface au premier abord, plonge ensuite dans les abysses colorées et se laisse entraîner au-delà de l'espace et de l'instant.
Olivier Filippi est un artiste français né en 1969, diplômé de l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et de l'École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Art de Paris. L'artiste réalise des séries où il cherche à produire une couleur qui aurait une durée, qui se déploierait au-delà de l’espace restreint du tableau.
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vendredi 26 février
Aujourd’hui, Brigitte Segatori, responsable des ateliers pédagogiques à l'eac. partage avec vous l'œuvre M comme Malevitch de Vera Molnar, présentée dans l'exposition dédiée à l'artiste : Pas froid aux yeux.
J'aime le travail de Vera Molnar dans son ensemble parce qu'elle s'inspire avec un savant équilibre, à la fois de sa vie personnelle, de l'histoire de l'art et des mathématiques. Et ce qui me plaît par dessus tout, c'est son caractère obstiné dans l'approfondissement et la recherche de ses thèmes favoris comme son étude sur le carré pendant 60 ans et ses compositions sur certaines lettres de l'alphabet en relation avec les artistes dont elle se sent proches comme Dürer, Mondrian, Malevitch, ou en lien avec ses propres initiales.
Dans l'œuvre, "M comme Malevitch" de 1967, on peut voir à quel point, Vera Molnar pousse l'abstraction à son comble. Le nom d'une personne est déjà en soi une représentation abstraite de la personne et son initiale l'est encore plus. Dans cette peinture, Vera Molnar nous fait expérimenter à partir de rectangles rouges régis par des règles de construction simples et épurées, la perception d'éléments géométriques, acteurs pourtant immobiles, semblant se déplacer lentement et glissant harmonieusement comme par magie à la surface du tableau.
Née en Hongrie en 1924, installée en France depuis plus de 70 ans, Vera Molnar est une figure incontournable de l’abstraction géométrique dans laquelle elle s’inscrit depuis la fin des années 1940. Pionnière dans le domaine des arts numériques, Vera Molnar conjugue séries et combinatoires. À l’aide de règles simples, les motifs sériés se répètent, se décalent, s’altèrent. Lignes, formes, courbes, entrelacs, couleurs se déploient ainsi à l’infini, sur de multiples supports.
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vendredi 19 février
Aujourd’hui, Louis-Ferdinand Marie, stagiaire à l'eac., partage avec vous l'œuvre de Jésus Raphaël Soto, Maquette demi-sphère noire et verte, présentée dans l'exposition Passage...
Cette œuvre de Jésus Raphaël Soto me plaît énormément pour son caractère ambivalent car elle m'apparaît à la fois douce, aérienne, mais aussi potentiellement dangereuse.
Cette demi-sphère est entièrement faite de pics en métal peint en vert, et en noir sur la base. Elle me fait penser à une montagne couverte d’arbres, qui peut elle aussi être splendide mais effrayante.
Né le 5 juin 1923 à Ciudad Bolívar au Venezuela et mort à Paris en 2005, il a étudié à l’École des Arts plastiques de Caracas de 1942 à 1947. Il a ensuite dirigé l’École des Beaux-Arts à Maracaibo au Venezuela, jusqu’en 1950, année où il s’est installé à Paris. Il s’est rapproché d’Yaacov Agam, de Jean Tinguely et de Victor Vasarely, et des artistes liés à la Galerie Denise René et aux Nouveaux Réalistes. En 1955, il participe à l’exposition Le Mouvement à la Galerie Denise René à Paris, événement qui marque la naissance de l’art cinétique. Jesús Rafael Soto rejoint les cercles de l’art abstrait, à l’instar d’autres artistes sud-américains. Au cours de la même décennie, il commence à fabriquer des constructions linéaires et cinétiques en utilisant des matériaux industriels et synthétiques tels que le nylon, le Perspex, l'acier et la peinture industrielle.
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vendredi 12 février
Aujourd’hui, Megane Johnston, médiatrice - chargée du public anglophone partage avec vous la série Love story, présentée dans l'exposition dédiée à l'artiste : Pas froid aux yeux.
Lors de la mise en place de l’exposition « Vera Molnar, Pas froid aux yeux », c’est la série « Love Story » de l’artiste d’origine hongroise qui a retenu mon attention. Cet ensemble de 10 dessins – réalisés par ordinateur au plotter sur papier benson en 1974 – tient son titre du livre éponyme écrit par Erich Segal quelques années auparavant. Mon regard a été capté par le tracé fragile et hésitant de deux compositions incertaines, que nous pourrions définir comme des carrés. Le minimalisme de la série permet à la vision de se perdre dans les croisements et séparations des lignes de ces deux formes. Les deux masses vibrantes paraissent se mouvoir dans un ballet paradoxalement figé sur le papier. Une histoire d’amour semble se dessiner sous nos yeux. Tel un voyeur, nous nous plaisons à contempler ces deux entités se rapprocher, se croiser, s’entremêler, s’entrechoquer et finalement s’éloigner à nouveau.
Née en Hongrie en 1924, installée en France depuis plus de 70 ans, Vera Molnar est une figure incontournable de l’abstraction géométrique dans laquelle elle s’inscrit depuis la fin des années 1940. Pionnière dans le domaine des arts numériques, Vera Molnar conjugue séries et combinatoires. À l’aide de règles simples, les motifs sériés se répètent, se décalent, s’altèrent. Lignes, formes, courbes, entrelacs, couleurs se déploient ainsi à l’infini, sur de multiples supports.
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vendredi 05 février
Laurie Doually, médiatrice - chargée du public issu du champ social partage avec vous l'œuvre Variations Sainte-Victoire de Vera Molnar, présentée dans l'exposition Pas froid aux yeux, dédiée à l'artiste.
J'ai choisi de vous présenter la série « Variations Sainte-Victoire » (1989-1996) de Vera Molnar. Dès ma première visite de l'exposition, j'ai tout de suite été attirée par cette succession d’impressions sur papier recyclé représentant ce massif provençal iconique. Au deuxième regard, j'y ai découvert la texture du papier ; l’irrégularité du grain et les oscillations de la surface ont touché ma sensibilité. Dans cette série composée de 13 feuilles, on découvre une répétition de courbes qui, à fur et à mesure, se superposent, se croisent, se meuvent pour devenir un ensemble solide et vigoureux. Une telle concentration de lignes serait irréalisable à la main ; c'est grâce aux capacités calculatoires de l'ordinateur et à celles de reproduction de l’imprimante qu' « ici liberté et rigueur se complètent ». Entre travail de la ligne et hommage à Cézanne, l'artiste semble re-donner corps et mouvement à cet emblème de la nature.
Née en Hongrie en 1924, installée en France depuis plus de 70 ans, Vera Molnar est une figure incontournable de l’abstraction géométrique dans laquelle elle s’inscrit depuis la fin des années 1940. Pionnière dans le domaine des arts numériques, Vera Molnar conjugue séries et combinatoires. À l’aide de règles simples, les motifs sériés se répètent, se décalent, s’altèrent. Lignes, formes, courbes, entrelacs, couleurs se déploient ainsi à l’infini, sur de multiples supports.
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vendredi 01 janvier 2021
Stéphanie Grillo, médiatrice - chargée de la librairie partage avec vous l'œuvre Tétraèdres rouge et noir, trois éléments. Variante 4 (3.4) de Vera Röhm, présentée dans l'exposition Géométries de l'Invisible.
J'ai choisi cette œuvre de Vera Röhm, de la série des "Tétraèdres", car elle m'évoque l'idée du voyage, et me projette dans un paysage lointain, contractant la notion d'espace-temps. Elle me fait penser aux pyramides d’Égypte, qui sont, à l'image des œuvres de l'artiste, comme un pont entre l’environnement terrestre et l'univers, une sorte d'instrument de mesure astronomique, reliant l'être humain aux forces cosmiques.
Vera Röhm, artiste d'origine Allemande, née en 1943, vit entre Darmstadt et Paris. Son travail se situe à la croisée de l'art concret, de la sculpture minimaliste et de l'art conceptuel. Ses créations, avec leurs formes ouvertes, la part active qu'elles accordent au vide, transcendent la rigidité de l'espace géométrique et placent le spectateur au cœur de l’événement artistique. Elles deviennent le lieu d'une expérience et invitent à une réflexion poétique autour des phénomènes de vision et de perception. Vera Rhöm est fascinée très tôt par le Tétraèdre. À travers une série qu'elle inaugure en 1972, elle brise les limites traditionnelles du monolithe en segmentant en trois fragments son volume parfait, pour créer une dynamique perceptive dans un travail axé sur la temporalité et l'ombre.
Quels sont les liens entre la géométrie et le cosmique, « cette obscure clarté qui tombe des étoiles », se plait-elle à interroger.
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vendredi 25 décembre
Amandine Briand, médiatrice - community manager partage avec vous l'œuvre HUMA - l'Homme humain d'Anika Mi, présentée dans l'exposition Géométries de l'Invisible.
J'ai choisi l'œuvre d'Anika Mi, parce que je la trouve particulièrement harmonieuse et pleine de vivacité. C'est une œuvre à la fois immersive et contemplative. Elle présente six mandalas rassemblés dans ce qu’elle nomme « mon arbre de vie ». Le mandala étant une pratique imprégnée de patience et de persévérance, elle nous aide à mieux "gérer nos énergies" (émotionnelles et psychiques), et à nous structurer intérieurement de façon riche et harmonieuse. En partant du haut vers le bas, il représente la vérité, l'amour, le nouveau, la vie, l'évolution et le temps. Cet ensemble est accompagné par la participation musicale du compositeur Michel Redolfi. Sa musique vient soutenir, ou plutôt contenir, le schéma narratif animé explicitant la structure philosophique défendue par l'artiste. Afin de vivre l'expérience, vous pouvez écouter l'œuvre musicale sur le lien suivant https://www.youtube.com/watch?v=GnRjEAl21VM&feature=emb_title
Anika Mi est artiste-plasticienne (numérique) et psychanalyste. Depuis 1997, elle se consacre à l'exploration scientifique, philosophique et spirituelle, des mondes intérieurs relationnels, et ce, notamment à partir d'une géométrie du visible et de l'invisible.
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vendredi 18 décembre
Estelle Epinette — médiatrice, chargée du graphisme et de la communication partage avec vous l'installation murale de Myriam Mechita, présentée dans l'exposition Géométries de l'Invisible.
J'ai choisi l'œuvre de Myriam Mechita (qui en fait, regroupe un ensemble de 11 œuvres) parce qu'elle nous parle de la vie réelle dans tout ce qu'elle a de plus absolue dans sa forme concrète et dans sa forme spirituelle. Une sorte d'arbre généalogique d'une grande famille, que serait l'humain : entre forme artistique pensée — en référence aux pères de l'abstraction géométrique comme K. Malevitch — et des portraits plus familiers. Ce type d'installation murale n'a pas de fin, comme un corps divisé, qui selon les occasions se retrouve. C'est aussi l'expression du paradoxe qui habite nos vies : tourment / attrait, férocité / désir, dureté / attirance.
Myriam Mechita est une artiste française née en 1974, qui vit et travaille entre Paris et Berlin en plus d’enseigner à l’École des beaux-arts de Caen.
L’œuvre de Myriam Mechita s’empare des sentiments les plus violents. La mort, la souffrance, la douleur, la peur, ces horreurs qu’elle confronte au merveilleux. Toujours dans la contradiction, son travail place la beauté aux côtés de la laideur, le tangible aux côtés du mystique. L’artiste représente des émotions contraires et complémentaires.
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vendredi 11 décembre
Basile Guillaume — médiateur, chargé du public de proximité et assistant technique partage avec vous l’œuvre « Visionium (trames) » de Vidya Gastaldon, présentée dans l'exposition Géométries de l'Invisible.
Dans l’exposition « Géométries de l’Invisible », l’artiste française Vidya Gastaldon nous présente son travail le plus récemment développé, conçu à partir d’un combinatoire de mires colorées. On y découvre ainsi une vidéo — accompagnée de la musique hypnotique et fusionnelle d’Alexandre Joly — mais également d'objets repeints et de dessins.
Ce sont ces derniers qui ont retenu mon attention.
Il s’agit de trames réalisées à l’aquarelle et aux crayons de couleur, qui ont, en partie, servi à l’élaboration du film « Visionium ». Je trouve à la fois fascinant et vertigineux le nombre de possibilités qui s’offrent à l’artiste dans la composition de ses mires en jouant uniquement sur l’agencement des couleurs dans ces formes simples que sont le triangle, le carré et le rectangle.
Il y a là quelque chose de méditatif, d’hypnotique, et je considère que la force des dessins de l’artiste réside dans sa capacité à nous plonger dans une expérience visuelle intense, nous offrant ainsi son propre mantra.
À noter, que l’eac. présente dans l’exposition 12 pièces encadrées, mais en réalité, il existe plusieurs centaines de ces trames géométriques abstraites.
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vendredi 04 décembre
Claire Spada — régisseur, chargée de la collection partage avec vous l’œuvre « kaze » de Teruhisa Suzuki, présentée dans l'exposition Géométries de l'Invisible.
« J'ai choisi l'œuvre KAZE (vent en japonais) de Teruhisa Suzuki. Il s'agit en réalité d'une maquette 1/20, mais contrairement à ce qu'il se fait habituellement, cette maquette a été réalisée en 2020 pour l'exposition "Géométries de l'Invisible", alors que l'œuvre grandeur nature, a elle, été réalisée avant en 2013, dans la forêt communale de Saint Elix d’Astarac (Gascogne). J'aime l'idée de ce projet car il a permis à une population locale de se retrouver pour construire une œuvre sur leur territoire meurtri par une violente tempête en 2009. Cela traduit bien la dimension sociale que peut revêtir l'art...
Artiste japonais vivant en France, Teruhisa Suzuki travaille en prise directe avec les éléments et les forces de la nature. D'où son intérêt pour les phénomènes de vortex et les spirales. Ses œuvres révèlent certaines divisions invisibles du monde et des énergies dans lesquelles nous évoluons. L'artiste met en œuvre les géométries de ces énergies avec lesquelles il propose de renouer pour se ressourcer. »
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vendredi 27 novembre
Alexandra Deslys — chargée des expositions à l’eac. partage avec vous l’œuvre « L’âme agît » d'Isabelle Perú, présentée dans l'exposition Géométries de l'Invisible.
« J’ai choisi cette œuvre d’Isabelle Perú pour la dimension immersive de l’œuvre. Immersive, de part sa condition de lecture, au plafond, telle une voûte peinte dans une chapelle, mais aussi par l'espace clos qui lui est dédié, éclairé à la seule lumière noire. Par cette source, seuls les traits peints à la peinture phosphorescente sont visibles, surgissant de l'obscurité. Isabelle Perú peint et dessine des mandalas, depuis longtemps, dans une pratique quasi méditative.
Originaire d'Amérique du Sud, elle inscrit ses mandalas dans la tradition des rouelles incas et de leurs symboles animaliers (serpent, puma, condor...). Le dessin, étonnement, se fait à main levée et les proportions sont toujours respectées et le tracé est précis et rigoureux. »
"Je me considère comme un récepteur. Je ne suis qu'un outil car ma main retranscrit ce que je ressens. Je reçois et rend visible l’invisible" I. Perú
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vendredi 20 novembre
Fabienne Grasser-Fulchéri — directrice de l’eac. partage avec vous l’œuvre « Déogramme » d'Art Orienté Objet (Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin), présentée dans l'exposition Géométries de l'Invisible.
Cette œuvre est une parfaite synthèse du propos de l'exposition "Géométries de l'Invisible. "Déogramme" est une œuvre géométrique et symétrique qui dialogue parfaitement avec l'art concret mais qui pourrait aussi se lire aisément sous le prisme d'une esthétique Pop. Les artistes d'Art Orienté Objet nous donnent à voir un signe que l'on retrouve à travers les âges et diverses civilisations : sur les seuils des maisons, par exemple, c'est un signe de protection. On le voit aussi dans certains tableaux comme une évocation de la présence divine "en gloire". Cette œuvre se situe par ailleurs en plein cœur du parcours de l'exposition, à la croisée des chemins, le visiteur est amené à passer 3 fois devant et découvre donc ce travail sous 3 angles différents, notamment frontalement en toute fin de déambulation.
Art Orienté Objet est un duo artistique créé en 1991 à Paris, réunissant Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin. Ils travaillent l’installation, la performance, la vidéo et la photographie autour du thème du Vivant. Leur propos est d’étendre sans cesse la capacité de l’art à communiquer d’une manière non verbale. Au travers d’expériences anthropologiques, écologiques ou biotechnologiques, ils cherchent à comprendre les limites de leur propre conscience.
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vendredi 13 novembre
Véronique Grosso — comptable de l’eac. partage avec vous l’œuvre « Fractal L’Arbre / Masque » d'André Hemelrijk, présentée dans l'exposition Géométries de l'Invisible.
J'ai choisi cette œuvre d'André Hemelrijk car elle m'inspire une pause de zénitude dans la situation actuelle. Elle représente, à mes yeux, un retour et une renaissance à la vie même si ce tableau est figé.
Cet artiste photographie les arbres à l’aide d’un procédé infrarouge montrant leur rayonnement de lumière invisible. Il voit l’arbre comme un émetteur—récepteur, c’est-à-dire une sorte d’antenne qui capte et restitue l’énergie à travers des ondes électromagnétiques.
Il a aussi expérimenté une réalité inattendue de ce phénomène avec le fait que cette énergie peut passer à travers l’image et rayonner sur le regardeur : « Une photographie c’est aussi une gravure de photons, une image en énergie, c’est un hologramme en deux dimensions comme une porte vers la réalité 3D de la matière».
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vendredi 6 novembre
Régine Roubaud — administratrice de l’eac. partage avec vous l’œuvre « Hommage à Yves Klein » de Vladimir Skoda, présentée dans l'exposition Géométries de l'Invisible.
J'ai choisi cette œuvre de Vladimir Skoda pour tout son travail autour de la sphère, élément géométrique parfait que j'affectionne, un symbole d'harmonie, du monde, du cosmos.
Cette œuvre en particulier car elle est un hommage à Yves klein avec son halo bleu. C'est un artiste de notre collection, et j'aimais bien l'idée de réunir un artiste de l'exposition temporaire ''Géométries de l'invisible'' et un artiste de notre collection.
Formé au métier de tourneur-fraiseur, Vladimir Skoda a étudié le dessin, la peinture puis la sculpture.Vladimir Skoda est l’un des derniers grands artistes forgerons. Dédié à Vulcain, au feu terrestre et céleste, le forgeron a fondamentalement à voir avec l'alchimie qui l'a inspiré pour forger le cœur invisible de son art.