le fil des possibles
Textile et art contemporain

07 Décembre 2014 • 31 Mai 2015

Commissariat : Alexandra Deslys et Claire Spada

 

Exposition en partenariat avec

Collection Wilhelm Otten, Hohenems, Autriche

Artistes : Pierrette Bloch, Olga Boldyreff, Ymane Fakhir, Anthony Freestone, Jérémy Gobé, Hervé Graumann, Annette Messager, Françoise Micoud, Mai-Thu Perret, Pascal Pinaud, Julien Prévieux, Ismini Samanidou.

L’exposition le fil des possibles présentée à l’Espace de l’Art Concret, 20 ans après l’exposition Art et vêtement, orientera son propos sur les manifestations du textile dans le travail de plusieurs artistes plasticiens.

Une appropriation des codes du textile souvent inhérente au process même, nous confronte à des œuvres issues des techniques du tissage mais aussi à des œuvres peintes, des photographies, des dessins, des installations ou encore des vidéos. Au regard de ces travaux, une sélection de tissus ethnographiques issus de la collection de Wilhelm Otten (Autriche) questionne cette identité textile au travers du temps et des aires géographiques.

Envisageant le tissu dans sa matérialité, Pierrette Bloch, Françoise Micoud et Ismini Samanidou s’attachent à la notion de trame et de réseau, jouant ainsi sur la sémantique de la toile. Par  ailleurs, le "pattern" inspiré des techniques du batik, permet un traitement "all-over" de la surface tissée comme celle de la toile en peinture. Chez Pascal Pinaud et Mai-Thu Perret la question du motif est traitée par le mode de la citation ; chez Hervé Graumann, il est parodié sous forme de natures mortes "kitsch".

De même que le texte se conçoit comme une trame de mots, le tissu, véritable enchevêtrement de fils, questionne lui aussi la problématique du lien et de la cohésion, amenant ainsi à s’interroger sur notre rapport au corps et à ce que nous en donnons à voir.

Ainsi abordé dans son rapport au(x) lien(s) et à l'appartenance, le tissu nous conduira à une réflexion sur son aspect identitaire, du groupe à l’individu, comme les peintures de tartans d’Anthony Freestone ou les "histoires de robes" d’Annette Messager. Julien Prévieux et Ymane Fakhir s’intéressent à des phénomènes sociétaux que le textile révèle ou cache. Jérémy Gobé et Olga Boldyreff questionnent l’homme et  sa place au sein du groupe.

La transmission apparait au coeur des multiples possibilités du fil...


La Otten Kunstraum à Hohenems (Autriche) est une initiative pour la promotion de l'art. Ses projets sont financés par des fonds privés.

Le bâtiment de la Fondation Otten, réalisé par l’architecte Arno Bereiter, invite au calme et à la contemplation. Plusieurs expositions temporaires y sont présentées qui engagent des dialogues entre les oeuvres des différents
courants du XXème siècle. Le lieu compte également un parc de sculptures ainsi qu'un ancien réservoir d'huile ouvert au public pour recevoir des œuvres in situ de grande ampleur.

Issu d’une famille d’industriels du textile, Wilhelm Otten possède une profonde connaissance de l’histoire et des techniques de ce medium. Il a commencé à acquérir il y a 35 ans d’anciens tissus d'Amérique Latine, d'Afrique et
d'Asie collectés à l’occasion de ses nombreux voyages. Ces tissus ont été réalisés à partir de fibres et de colorants naturels, grâce à des techniques de tissage complexes et sophistiquées.

Au cours des années 1990,  Wilhelm Otten a collectionné  en parallèle des œuvres d’artistes constructivistes, concrets et minimalistes. Cette collection s’enracine dans l’avant-garde russe du début du XXème siècle et compte
aujourd’hui plus de 400 pièces.

Wilhelm Otten: «Je suis reconnaissant des expériences qui m’ont été offertes au cours de projets artistiques, lors des rencontres avec les artistes et autres personnalités du monde de l’art, je voulais intégrer ce trésor dans la
Otten Kunstraum dans l’idée de partager le plaisir de l'art avec d'autres, dans un endroit  stimulant ".

Cette collection de peinture moderne et contemporaine abstraite fait donc écho à la collection de textiles noneuropéens. Le point commun de ces deux ensembles réside dans la priorité donnée aux principes formels.

Depuis octobre 2008, la Fondation Otten, conçue comme un lieu de rencontres, offre un regard sur  la collection de tableaux de la famille Otten.

En 2010 la troisième exposition de la Otten Kunstraum, intitulée  "La Beauté comme Nécessité - Tissages et Peintures de la Collection Otten", a mis l'accent sur la comparaison entre ces deux domaines de l'art.

En 2013 a été mis en ligne un site internet distinct  pour la collection de textiles sous le nom de "Collection de Textiles Otten" dont le but est de créer une coopération entre les institutions et les collectionneurs. Ce site
participe également à une meilleure connaissance de l'héritage culturel et esthétique du textile tribal.